BIOGRAPHIE
Michel Carrouges dans son bureau
avenue de La Motte-Picquet à Paris.
Michel Carrouges, de son nom patronymique Louis Couturier, est né en 1910 à Poitiers, département de la Vienne, France.
Il y passe son enfance et son adolescence. Après son Baccalauréat, il entreprend des études de Droit à la Faculté de Poitiers, suivant en cela la tradition familiale, son père est avocat et Bâtonnier de l’Ordre et de son grand-père était président du Tribunal.
Après son mariage avec Louise-Henriette de Ruffray, une cousine éloignée, il s’installe à Paris, au début des Années 30, rue du Pré-aux-Clercs et par la suite rue Sédillot. Il travaille dans une compagnie d’assurances, La Providence, pendant plus d’une dizaine d’année où il exerce son métier de juriste.
Jacques Maritain
Il prend contact avec Jacques Maritain et lui soumet ses premiers poèmes. Celui-ci l’encourage à poursuivre. Pour autant, il s’intéresse au Surréalisme et sur les conseils d’un de ses amis Jean Maury, libraire à Poitiers, il entre en contact avec André Breton et le Groupe surréaliste.
La Seconde Guerre mondiale interrompra provisoirement cette relation. Mobilisé en 1940, il réussit à échapper à l’armée allemande et se réfugie en Zone libre.
Il entreprend pendant l’Occupation la rédaction d’un premier ouvrage Eluard et Claudel où il explore les « Cosmos » de deux poésies qu’apparemment tout sépare. Cet ouvrage ne paraîtra qu’après la Libération.
André Breton
De même, il commence à rédiger les premières pages de son ouvrage André Breton et les données fondamentales du Surréalisme dont il soumettra le manuscrit à André Breton.
Après le retour de celui-ci des Etats-Unis, Michel Carrouges reprendra contact avec Breton et le Groupe surréaliste. A son invitation, il participera aux réunions du Groupe place Blanche.
Dans le même temps, il devient Rédacteur en chef de la revue Fêtes et Saisons aux Editions du Cerf dirigées par l’Ordre des Dominicains. Cela l’amènera à écrire plusieurs biographies sur le Père de Foucauld et d’autres figures du Christianisme.
Cette « cohabitation » lui vaudra l’exclusion du Groupe surréaliste : « l’Affaire Carrouges ». Elle ne l’empêchera nullement, par la suite, de garder avec André Breton une amitié et une estime réciproques.
A la même époque, il s’installe avenue de La Motte-Picquet à Paris dans le XVe arrondissement.
Marcel Duchamp
Au début des Années 50, il rencontre Marcel Duchamp et rédigera un ouvrage intitulé Les Machines célibataires, expression reprise de celui-ci, en se servant du Grand Verre autrement dit La Mariée mise à nu par ses célibataires, même – comme fil conducteur.
Il s’intéressera à l’œuvre de Franz Kafka pour mettre en lumière ce que ses écrits font mieux comprendre des ressorts de l’aliénation sociale. Ressorts dont l’apparente « absurdité » n’est que le miroir aux alouettes des vrais détenteurs d’un pouvoir, petit ou grand.
Il sera aussi l’auteur de plusieurs nouvelles de science-fiction, ainsi que deux romans, Les Portes dauphines et Les Grands-Pères prodiges.
Il entreprit l’écriture de plusieurs ouvrages sur le Père de Foucauld, lui aussi au carrefour des spiritualités musulmane et chrétienne. Rencontre qui ne pouvait que susciter l’intérêt de Michel Carrouges, lui qui au contact de la spiritualité bouddhisterepris le chemin de la spiritualité chrétienne.
Par la suite, il s’intéressera à un mythe moderne, les « Soucoupes volantes » que l’on voyaient à cette époque « envahirent » les cieux de France, des USA et bien ailleurs encore. Il écrira à ce propos Les Apparitions de Martiens pour tenter de décrypter les témoignages et en faire ressortir les convergences et les incohérences.
Malheureusement, une cécité précoce l’obligera à cesser toutes activités littéraires régulières. Il décède en 1988 à son domicile de l’avenue de La Motte-Picquet.
PS : Michel Carrouges n’a jamais révélé l’origine et le choix de son pseudonyme pour exercer son activité littéraire. Le nom de Carrouges (écrit aussi Carrouge ou même Carroge) est fréquent pour désigner des localités en France, Belgique et Suisse. La signification en serait « carrefour », d’après le dictionnaire du Moyen Français et viendrai du latin « Quadruvium » (Quatre routes).
Raison ou intuition poétique, quoique ce fut, ce choix reflète bien la personnalité de Michel Carrouges : « Être à la croisée des chemins » , être celui qui accueil et met en lien ce que l’apparence des choses sépare.
© Fonds Michel Carrouges